La course des îles en solitaire  du 7 au 12 juin 2009 : 5ème pour ma première participation.

 

 

Préparation :

Cà fait longtemps que j’attendais : cette année, je réussi à prendre une semaine de congés en juin. Enfin, je peux m’inscrire à la « course des îles » ; l’ex « vieux safrans » une course en solitaire autrefois réservée aux plus de 40 ans. Le format me convient bien : 5 régates dont une course de nuit en Bretagne Sud organisé par le Club Nautique Hoedicais. Le parcours va de Noirmoutier au Golfe du Morbihan en passant par l’île d’Yeu, Port Haliguen et Belle île.

Pendant l’hiver, j’investi dans un pilote de barre franche (TP32 de Simrad) et quelques sorties en solo permettent de caler et repérer les diverses manœuvres. J’ai déjà couru en solitaire 3 éditions des 110 milles de Concarneau, je pense donc ne pas aller au-devant de grosses déconvenues…

Une semaine avant le départ, le bateau est prêt (il vient de courir l’Obélix Trophy et la soloprtsdeFrance.com) ; Michel a réalisé un beau travail de matelotage sur le tangon; l’avitaillement pour 10 jours est embarqué avec le réservoir de gazole au maximum.

 

 

Convoyage aller :

Je quitte donc Bénodet le jeudi matin, direction le Sud. Après deux grands bords de près, le vent tombe en fin d’après midi et je navigue au moteur jusqu’à Belle île. Je passe la nuit sur coffre dans l’avant port, évidemment, je n’ai pas d’annexe à bord et donc, c’est assez moyen comme escale !!!

Le lendemain, route sur le port de l’Herbaudière. Encore et toujours au près dans du vent de Sud Est assez fort, je suis sous génois lourd et je dois même prendre un ris. Finalement, comme la veille, le vent tombe en soirée et je rejoins le port  au moteur. Amarré à quai au couché du soleil. Ouf, voilà déjà une bonne chose de faite : 90 milles face au vent en solitaire, ce n’est pas si facile….

Le samedi, c’est inscription ; et le dimanche c’est BMS avec un vent réel « à décorner les bœufs ». Bref, annulation de la première manche initialement prévue en rade l’après-midi. Le directeur de course nous conseille Rolland Garros ou la formule 1… Ce sera donc une petite visite de l’île avec Olivier (First 27.7 Crazy coyote) et Jacques (Pogo 8.50 Same same). Repas à la Potinière le soir avec tous les concurrents ; il y a quelques bizuts mais la grande majorité a déjà plusieurs participations à cette course et même la transquadra.

 

 

L’Herbaudière – Port joinville :

Lundi matin, la météo annonce 3 à 5 de Sud Est. Petit déjeuner tout seul, préparation du bateau tout seul, préparation des voiles tout seul, sortie du port tout seul ; bref, c’est une course en solitaire et c’est quand même assez différent : il faut TOUT faire et TOUT gérer en même temps et surtout ne pas taper un autre concurrent. Car on est environ 70 répartis en 2 classes (je suis bien évidemment avec les petits).

Je décide de partir avec le génois lourd car on commence par un long bord de bon-plein avant de gagner l’île d’Yeu au près serré.

Le départ est correct ; je suis rapidement à la lutte avec un First 30 et un Delher 31. Le vent monte et s’installe entre 20 et 25 nœuds. Le first 30 change son génois et je suis également surtoilé. Je prends donc un ris. La prise de ris est rapide et je ne perds pas grand-chose contrairement aux bateaux qui ont choisi de changer leur voile d’avant. Néanmoins, je suis toujours un peu surtoilé.

J’hésite à mettre le Solent neuf mais j’ai peur de perdre trop de temps dans le changement et de ne pas avoir assez de puissance car il y a une mer forte. Ce sera l’erreur du jour. Vulcan, l’aquila de Lorient et Chani, le Golden shamrock me lâchent inexorablement : ils sont tranquillement sous solent….

Finalement, sous l’île d’Yeu, çà molli un peu et je remonte bien mais je finirais néanmoins 12ème  de cette étape de près dans la brise avec un peu de pluie en prime.

 

 

Port joinville – Port Haliguen :

Mardi, c’est de nouveau tempête… A midi, on nous annonce le report de la course de nuit. Ballade dans la ville, visite du musée de la pêche et à 19h, le comité de course décide de nous faire partir tôt le lendemain directement sur Port Haliguen sans contourner Groix pour profiter d’un « créneau MTO » : Le vent sera fort mais de sud puis il passera Nord Ouest 7 mais on devrait alors être à l’abri des îles Houat et Hoedic…

Mercredi matin, nous voilà donc sur la ligne avec 40 milles à faire dans du vent fort. J’ai mis deux salopettes de ciré en prévision de la pluie et je suis habillé comme pour l’Annapurna !!! Les barres de mars et autres bounty dans les poches.

Mis à part 7 ou 8 concurrents qui décident de jeter l’éponge pour cette manche, il est assez impressionnant de voir toute la flotte partir sous spi comme par beau temps. J’ai le Solent endraillé à l’avant et je mets le spi lourd. Cà pousse fort mais au début, c’est tenable. J’ai même le temps d’aller chercher le sac à spi à l’avant.

Au bout d’une heure environ, le vent monte et un premier spi éclate sur ma droite (il ne reste que la têtière et les 2 ralingues) puis, c’est le festival des départs au lof et des affallage en catastrophes. En moins de 5 minutes, les 2/3 des concurrents n’ont plus de spi. Sur ce coup, je réussi à tenir et ce sera ensuite une longue lutte de 6 heures pour garder le bateau sous spi dans 20 à 25 nœuds avec des séries de surfs à plus de 12 nœuds. Il m’est totalement impossible de lâcher la barre, le pilote ne contrôle rien et je mets plus d’une heure pour simplement ranger le bateau. Je bats mon record de vitesse : 13,83 nœuds en solo !!!!!!

Ce rythme fou dure jusqu’aux Cardinaux (Houat) et là, le vent monte encore (28 à 30 nœuds). Je ne peux pas lâcher la barre pour envoyer le solent afin de pouvoir affaler en sécurité. Sanction rapide : Je pars violemment au lof, le bras est largué, le spi s’envole au loin, je réussi à le masquer sous la GV mais il part à l’eau et je dois le remonter au winch. Ouf, je réussi à le rentrer avec seulement 80 cm de déchirure. Entre temps, Chani me repasse et me lâche ensuite inexorablement. Je fini sous solent et 1 ris alors que la bascule annoncée au NW se met en place.

Après 8 heures de course à plus de 7 nœuds de moyenne, je suis 9ème. C’est Crazy coyotte, le First 27.7 d’olivier qui gagne.

On se souviendra longtemps de cette glissade dantesque…

 

 

Port Haliquen – Le Palais :

Jeudi, beau temps, petit temps, temps de Rush, bref, mon temps.

Bien qu’étant 20 mètres sous la ligne au coup de canon, je pars à droite coté large et j’ai une vitesse du tonnerre. Je passe la bouée de dégagement avec les premiers. On redescend sur la Teignouse sous spi puis le chenal de Quiberon au près dans la houle et je suis troisième à la bouée pour ré-envoyer le spi. Je passe rapidement le Sunshine et il ne reste que l’Elan 31 devant : çà roule !!!!

Ensuite, le vent tombe doucement, je repars sous Hoédic pour attraper quelques risées ; « Chani » revient au contact et finalement je passe en tête le « Pot de fer » alors que le vent tombe définitivement avec le courant qui me porte sur les hauts fonds.

Au bout d’une heure, j’affale le spi et comme espéré le vent rentre par à-coups du Sud Ouest. Misère, Chani et le suspens « Trublion » sont décalés et repartent 3 ou 4 minutes avant. Bref, ils sont rapidement 4 ou 500 m devant. Je me bats comme un beau diable et réussi à partir aussi. Derrière, les autres restent « scotchés »…..

Ce sera ensuite 2 longs bords de près bon plein et rien n’y fait, je ne parviens pas à reprendre l’écart du début…

Après 7 heures et demi de course, je suis second derrière Chani : Merci Ron Holland (l’architecte du Rush et du shamrock). Trublion est troisième et les autres sont à une heure derrière…..

On s’amarre dans le bassin à flot du Palais serrés comme des sardines.

Une bien belle journée couronnée par un beau résultat et un bon resto.

 

 

Le Palais – L’île aux moines :

Vendredi, encore du beau temps, mais le vent est un peu plus fort.

Je pars très mal, couvert par beaucoup de gros, bref, c’est tout de suite la course poursuite sous spi. Je remonte bien surtout lors de l’empannage aux cardinaux et au plein vent arrière. On a ensuite un bord de largue assez serré sous spi. Une main à la barre, une main sur l’écoute, çà fatigue bien….

Je surveille Vulcan, l’aquila qui est juste un point devant moi au général. C’est difficille de se refaire dans ces longs bords « tout droit » et au final, je suis 8ème et Vulcan 9ème.

L’arrivée est donnée à la bouée Méaban à l’entrée du Golfe. Heureusement car le courant est contre nous. Je rentre néanmoins sous spi, c’est magnifique et j’ai le temps d’apprécier le paysage car le courant est vraiment très fort aussi bien à l’entrée en face de Port Navallo que dans toute la remontée vers l’île aux moines.

Remise des prix avec à suivre super repas offert au resto sur le port.

Classement final : cinquième sur 34 de la classe A et premier bizut. C’est « Trublion » qui gagne, Chani second et Miche sur Vulcan fait 6ème.

 

 

Convoyage retour :

Je passe une excellente nuit puis départ à 8h 30 min au moteur le samedi matin après la MTO. Vulcan part avec moi et on sera ensemble jusqu’à la sortie de Quiberon. Je fini au près sous génois lourd au large de Concarneau dans un petit vent thermique de NW avec une luminosité extraordinaire. A 21h j’accoste à Bénodet après 10 jours de mer.

C’est l’heure d’un premier bilan à chaud : Super course, belle expérience, à refaire.

 

 

Merci PIVOINE.

Les Photos                                            Les résultats