Trophée Banque Populaire Atlantique 2004 : grandiose ! ! !
Il a fallu ce bigouden de Bilostig, toujours à l’affût des bons coups et son conseil malicieux pour participer à cette régate sympa qu’est le Trophée Banque Populaire Atlantique. De surcroît, il s’agissait de naviguer dans nos eaux territoriales du sud Finistère avec une escapade lorientaise jusqu’à nos cousins morbihannais. Alors pourquoi pas ? C’est en juin, il fera beau est du vent est promis….oui, mais pas trop, le bateau préfère !
L’équipage est au complet : Patrick, skipper, barreur, meneur, Michel, embraqueur, navigateur, mateloteur, Olivier imprévisible tacticien lunaire, François à l’avant-garde et Pierre régleur assureur.
C’est parti pour la première étape qui nous dépale de Port la Forêt à Lorient par un WSW force 3, un bon portant par soleil établi et vice versa. Une vingtaine de bateaux sur la ligne et Pen duick 3 qui croise à proximité et accompagnera les régatiers pendant ces 3 jours.
Des concurrents de tous niveaux, des salariés de la Banque Populaire sur des bateaux de location côtoient les gagneurs du coin… La régate semble devoir se jouer entre les First 31.7, un Figaro, le surprise du Transat, Bilostig le feeling, Pivoine notre Rush et Alliance le Kelt de Lorient… Cà va chauffer ; certains n’étant pas là pour seulement se régaler du paysage.
Après un départ au près jusqu’à la traditionnelle bouée de dégagement, les spis sont envoyés, les bateaux réglés pour le portant pour un grand « run » de 5 heures jusqu’à l’arrivée jugée à l’entrée de Lorient.
Alors que les tactiques s’établissent : à gauche à longer la côte, à droite à tutoyer Groix en ligne de mire, au milieu pour la route la plus courte… celle que choisit Pivoine plus à l’aise au vent arrière qu’au largue. Et ça paye, le bateau va vite, la route est belle, les écarts se creusent et les adversaires sont à vue … le rating fera le reste. Et clac !
Résultat 1er de la manche, fêtée au palais des congrès de Lorient où la Banque Populaire a vu grand : buffet fin et abondant, lots et cadeaux mieux que de consolation, sans oublier l’accueil au port du centre ville avec la guitare et la voix de Melvine Favennec en « live » sur le quai, les boissons fraîches apportées par de délicieuses naïades estampillées BPA. Notre camarade Olivier en sera tellement troublé, que majestueux dans ses tongues de 7 lieux, il chutera dans le port après un équilibre périlleux sur la voûte arrière de Pivoine en tentant de débarquer un bon mètre de vaisselle empilée, sans perdre dans l’affaire la moindre petite cuillère…La baraka quoi !
2ème jour, retour prévu vers le Finistère et Concarneau, terme de cette seconde étape. Un départ dans une pétole périlleuse nous met rapidement hors d’atteinte de nos plus dangereux adversaires, scotchés en paquet dans une zone de calme. Le moral est au beau fixe.
Mais rien n’est joué. Il faut naviguer au près et dans ces conditions, les coups d’accordéon sont légions et ni André Verchuren ou Yvette Horner ne maîtrisent une telle partition.
2 options radicales sont prisent : à la côte pour la majeur partie de la flotte, le large pour quelques audacieux dont nous faisons partie. Et c’est envoyé pour 3 heures de louvoyage dans ces conditions de petit temps… sans pouvoir réellement encaisser les bénéfices !
Réponse : Match nul ! Chacun a cru avoir tout gagné dans son option, avec des bascules terribles de part et d’autre… et pourtant, au point de rencontre à mi-parcours tout est encore à jouer. Nous nous retrouvons bord à bord avec Alliance avec qui nous naviguons en temps réel. Un duel au couteau s’engage alors entre nos 2 bateaux, virements, intox, contrôle, fausse piste ! La tension est forte, les neurones sont au maximum de concentration ! Après une heure de ce petit jeu, Pivoine prend le dessus et commence alors une fin de régate au près ou comme le dira plus tard Patrick, notre skipper « nous étions sur un nuage »… Le vent forcit et pourtant, nous accélérons toujours et creusons même l’écart avec Bilostig qui normalement dans ces conditions devrait nous avaler ! Mais non, pas aujourd’hui, le rush est intouchable. Arrivée à Concarneau avec une nouvelle place de 1er dans une fin d’après midi ensoleillée, un vent établi à 4, un équipage aux anges.
Puis, c’est la soirée au CAC (Centre Culturel de Concarneau), avec apéro où nous rencontrons le capitaine de l’Etoile qui nous parle se ses baignades avec les dauphins dans le sillage du navire école; puis un repas avec animations : la Banque Populaire Atlantique a sorti les grands moyens, repas excellent, chanteuse enflammée, vins et spiritueux à discrétion… demain sera un autre jour … vers Bénodet.
Et ce le sera : quasi pétole, départ sous spi… catastrophique pour Pivoine relégué en queue de flotte…Nous sommes toujours au mauvais endroit sans possibilité de se recaler… Les adversaires sont loin, touchent du vent…et nous, nous déprimons.
Heureusement, l’après-midi, le vent revenant, nous permettra de nous refaire gentiment en limitant les dégâts avec une place de second au final de cette manche, raccourcie aux Glénan.
Résultats proclamés à Bénodet au milieu des plateaux de langoustines et une place de 1er au général sur les 3 jours. Nous repartirons couvert de cadeaux et bien décidés à revenir l’année prochaine où St Nazaire et les Sables d’Olonne devraient accueillir notre étrave et le bateau qu’il y a derrière portant à son bord des marins avides de sensations et de navigations nouvelles dans la bonne humeur d’une régate atypique et à l’organisation sans faille.
A vous y retrouver pour batailler ferme et trinquer à terre en refaisant le petit monde qui nous fait vibrer.
François CHEVET